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Birthing Tales Les récits de naissance

TOPICS: Moles Môles

A hydatiform mole occurs in a pregnancy in which placental tissues develop without a foetus being present. The phenomenon is relatively rare, accounting for around 1 pregnancy in 1500 in present-day western societies. So why do Renaissance authors – physicians, surgeons, and other writers (including Montaigne) – so often refer to these moles? First, they fall within the wider category of monstrous births, the importance of which is obvious from the many tales cited here. But secondly, moles are distinctive because of the perplexing absence of a foetus. Sometimes there are reports of a mole moving and giving signs of life, as Joubert recounts (with much scepticism), but physicians agree that women are indeed able to conceive malformed and inanimate ‘lumps of flesh’, which raises the religious issue of whether conception can happen when there is no being endowed with a soul. And physicians are unsure whether masculine seed plays a role in the creation of moles, or whether they are produced just by the female body. Such questions are worrying for early Modern thinkers on both scientific and theological grounds.

La môle hydatiforme est une grossesse sans embryon (le fœtus n‘existe pas ; le fruit de la conception se réduit aux seules membranes placentaires). C ‘est un phénomène relativement rare, qui ne touche qu’environ une grossesse sur 1500 dans les sociétés occidentales de nos jours. Alors pourquoi les auteurs de la Renaissance – médecins, chirurgiens et autres aussi (dont Montaigne) s’y intéressent-ils si souvent ? D’une part, les môles relèvent de la catégorie de toute naissance monstrueuse, dont nous ne devons pas sous-estimer l’importance. Mais, d’autre part, ce qui distingue les môles c’est l’absence déconcertante d’un fœtus. Certes, parfois on dit que la môle a remué, donné signe de vie, comme le raconte – avec scepticisme – Joubert, mais les médecins constatent que les femmes sont capables d’engendrer de tels ‘loppins de chair’ difformes et inanimés. Or, n’est-ce pas remettre en cause la notion religieuse de la conception, c’est-à-dire la création d’un être doté d’une âme ? Et la semence masculine contribue-t-elle à former de telles choses, ou la femme serait-elle capable de les produire toute seule ? Autant de questions à troubler l’esprit scientifique ainsi que les bons croyants.