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Birthing Tales Les récits de naissance

Pregnancy

In the Early Modern period, pregnancy was probably the "normal" condition of a married woman who was still fertile. Pregnancies often followed one upon another with little break unless the mother was breastfeeding. It is not unusual for a woman to have ten pregnancies, as in the case recounted by Théophile Gelée. The midwife Louise Bourgeois, had five children, while Laurent Joubert's mother bore 19! Furthermore, the number of pregnancies must have been rather higher than the number of recorded births if we take into account incidences of early miscarriages.

As has always been the case, pregnancy might be a time of joy and even triumph, for example demonstrating that a wife was not sterile - in the XVth century we have the fine painting by Van Eyck of a bride plucking her dress to symbolise future pregnancy (the green of the robe is symbolic of fertility). But for other women, pregnancy could bring fear or despair. Physicians and midwives had little direct insight into the development of a pregnancy, relying only on outer signs and the mother's own account of her symptoms. Thus the birth alone could confirm or disprove predictions. Would it be a single child or twins, a boy or a girl, a fine baby or a hideous monster?

We can be forgiven, after reading the medical treatises, for thinking that there was a high incidence of difficult pregnancies or monstrous births, but it is rather that many authors took a particular interest in exceptional cases, the discussions of which occupy more pages than normal pregnancies or births do.

Grossesse

A l'époque pré-moderne, la grossesse est en quelque sorte l'état "naturel" de toute femme mariée et d'un âge fertile : les grossesses se succèdent, souvent sans répit, à moins que la mère n'allaite ses enfants. Il n'est pas rare qu'une femme en est à sa dixième grossesse, comme celle qui figure dans le récit de Théophile Gelée. Louise Bourgeois, sage-femme, elle, est mère de cinq enfants, alors que la mère de Laurent Joubert en a 19! D'ailleurs, dans bien des cas le nombre de grossesses a dû dépasser celui des naissances à terme, compte tenu des fausses-couches.

Comme toujours, la grossesse peut s'avérer un moment de joie, de triomphe même, apportant la preuve, par exemple, qu'une femme n'est pas stérile - au XVe siècle nous avons le beau tableau de Van Eyck où la mariée (vêtue en vert, ce qui symbolise la fertilité) se figure déjà enceinte. Mais dans d'autres cas la grossesse amène plutôt des craintes, voire le désespoir. A cette époque, les médecins ou les sages-femmes ne peuvent suivre l'évolution de la grossesse qu'à 'distance', selon des signes manifestes ou bien des indications fournies par la mère. Dans de telles circonstances, c'est la naissance qui devra confirmer ou réfuter toutes les prédictions : un seul enfant ou des jumeaux? fille ou garçon? bel enfant ou monstre disgâcieux...? A lire les traités médicaux, on croirait volontiers à un nombre incroyable de grossesses difficiles, de naissances monstrueuses, mais il faut reconnaître que les auteurs s'intéressent très souvent aux cas exceptionnels, qui occupent donc une place démesurée par rapport aux grossesses et aux naissances peu remarquables.